vendredi 12 juin 2015

EMPRUNTS TOXIQUES





J’ai sous les yeux le magazine de ma commune – Printemps Eté 2015 (on se croirait sur le dernier catalogue de vente par correspondance)

Après avoir parcouru le sommaire, je m’arrête sur l’Edito de Monsieur le Maire, ce dernier remercie chaleureusement ses Electeurs. Au  2ème paragraphe  il reprend encore et toujours la fameuse litanie sur les emprunts toxiques grevant les finances de la commune, les taux  passant de 2,38 % à 24 %.

Les emprunts toxiques : savez-vous qui ils sont ? non ? et bien je vais essayer de vous expliquer.

Vers les années 2000, l’état se désengage, pour des raisons économiques,  auprès des collectivités territoriales, des communes, des établissements hospitaliers  et ainsi  le montant des dotations  se réduit comme peau de chagrin.

Les élus ainsi que les  Présidents et Directeurs deviennent plus responsables de leur budget.

Les Banques  y compris les Françaises, enfin les Banquiers  (qui ne sont  pas  toujours très regardants avec  la morale), se frottent les mains en se disant que, même si les communes et autres collectivités n’ont pas besoin d’argent, ils seraient quand-même très intéressés par un taux de crédit plus qu’attractif  1 à 2 % au lieu de 4 à 6 %, avec une période sécurisée  de deux à cinq ans. Ensuite cet emprunt sera indexé sur l’inflation, le  cour des devises étrangères (franc suisse, dollar, livre, yen) voire le prix de l’électricité  ou les écarts entre divers taux directeurs de long ou court terme à Londres ou New York. Ils ont bien spécifié que ces taux peuvent alors se retrouver très bas  - très rarement - ou un peu plus haut du fait de la crise. Mais jamais  ils n’ont émis l’hypothèse d’aller jusqu’à 25 %. Il n’y a pas de plafond de risque, ces prêts ne sont pas sécurisés, rien n’a été écrit puisque le risque ne pouvait pas exister !

Donc,  des gens intelligents et responsables (les préfets ont cautionné les signatures de ces prêts) ont accepté  de n’écouter que le chant des sirènes.

Ils  n’ont pas relu les  écrits, pas exigé d'échéanciers ni la clause de rachat du prêt (l’indemnité  de remboursement anticipé  peut-être supérieure de 2  fois, voire plus, du montant du prêt initial). et se retrouvent   devant  des intérêts  tellement astronomiques qu’ils ne peuvent pas rembourser.

A ce jour, l’état n’a toujours pas pris partie ouvertement contre les banques bien que 5 500 collectivités locales et établissements français soient concernés et ce  pour satisfaire des fonds de pensions. Pire,  les banques ont été renflouées.

 Aujourd’hui, les emprunteurs  se retrouvent dans un marasme financier infernal, mais ce n’est pas        grave car le contribuable est  toujours la  et pour les établissements  hospitaliers, par exemple,  ne parle-t-on pas de restriction de personnel  ?

Cupidité pour certains, Ignorance ou incapacité pour d'autres :  à vous de voir .....






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentaire